Comment installer des plugins VST dans Ableton Live ?
Tu souhaites installer de nouveaux plugins dans Ableton Live, mais tu veux le faire proprement ?
Tu ne sais pas quel format choisir ?
Peut-être même qu’ils ne sont pas apparu dans ton DAW ?
Si c’est le cas, tu es au bon endroit.
Je vais t’expliquer comment installer tes plugins dans les règles de l’art (la technique est d’ailleurs similaire pour d’autres logiciels de production musicale). Nous verrons aussi comment classer et organiser ces VST.
Les plugins sont des modules d’extensions dont l’usage est dédié aux logiciels de production audionumériques.
- Il peut s’agir de plugins d’effets. Ils servent au mixage de tes productions ou bien à un aspect plus créatif, voire de sound design.
- On trouve également des plugins d’instruments. Ils peuvent émuler des synthés hardware ou bien n’exister que dans un environnement digital, comme Vital, Serum ou Surge par exemple.
Les différents formats de plugins audio
Aujourd’hui, les plugins dédiés à l’audio sont souvent proposés sous 4 formats à l’installation sur PC : standalone, AAX, VST2 et VST3.
Je passe rapidement sur les deux premiers : le standalone est une version qui permet d’utiliser l’outil directement dans ton Mac ou ton PC, sans passer par ton DAW. Le AAX (pour Avid Audio Extension) est un format dédié à l’usage de Pro Tools. Il remplace le format RTAS pour Real Time AudioSuite accessible sur ce même DAW jusqu’à la version 10 et uniquement au format 32 bits.
Les VST 2 et 3 sont aujourd’hui majoritaires et intégrables sur tout logiciel de création audio. Ce sont surtout eux qui vont nous intéresser ici.
Quelles sont les différences entre les plugins 32 et 64 bits ?
Il existe à la fois des formats de plugins en 32 bits ou 64 bits. Qu’est ce que ça change ? En termes de son, absolument rien ! Le rendu est absolument identique.
La différence réside dans la quantité de ressources du CPU et de la RAM que le plugin peut utiliser.
> Un plugin 32 bits est économe en ressources car il est limité à l’usage de 4 gigas de RAM.
> Un plugin 64 bits permet d’utiliser en revanche jusqu’à 192 gigas de RAM (oui oui !).
Si on prend l’exemple d’un sampler en 64 bits, celui-ci pourra charger bien plus d’échantillons dans la mémoire flash et ainsi diminuer le temps de chargement induit par le disque dur.
Les plugins 32 bits sont de plus en plus obsolètes. Ils restent tout de même utilisables sur un système 64 bits via un outil qui permet de faire un pont comme Jbridge par exemple.
En revanche, il est impossible d’utiliser un plugin 64 bits sur un système 32 bits. Les ordinateurs et logiciels de musique qui ne prennent en charge que cette architecture sont de plus en plus rares. Par exemple, Ableton Live ne prend plus en charge le 32 bits depuis la version 10.0 qui est sortie en février 2018.
Les plugins VST et Audio Unit sur Mac
Si tu utilises un Mac, tu peux installer des formats de plugins VST ou Audio Unit (AU). Ces derniers sont spécifiques à l’usage des MAC tandis que les VST sont transversaux entre MAC et PC.
Alors quel format choisir entre les deux ?
Pour faire court, certains Audios Units ne fonctionnent que sur des OS liés à Intel comme Rosetta2.
En revanche, un Mac basé sur l’OS Silicon ne prend en charge que les VST2 et 3 depuis Live 11.1. Tu trouveras des informations détaillées sur le site d’Ableton Live à ce sujet.
Conseils :
- Si ton projet est amené à être partagé à une personne utilisant Windows, privilégie l’usage de VST.
- Évite d’utiliser plusieurs formats de plugins dans un même projet sur Ableton Live.
- Utilise un VST lorsque tu cherches à router du MIDI depuis un plugin, car ce n’est pas pris en charge par les AU.
Qu’est ce qui différencie les VST 2 des VST 3 ?
Pour comprendre comment choisir, il faut revenir sur leurs différences.
Le format de plugin VST a été créé en 1996 par Steinberg, les développeurs de Cubase. Les formats ont depuis évolué vers le VST2 et VST3. Leur grosse différence? Ils ne sont pas issus des mêmes kits de développement logiciel (SDK). Ces kits sont des outils fournis par des développeurs de logiciels pour la création d’applications dédiées à des plateformes spécifiques.
L’architecture interne des plugins n’est donc pas la même. Par contre, leurs performances sont identiques. Il n’y a pas de différence de son non plus entre l’un ou l’autre.
- Le VST2 est lu sous un format d’extension « .dll » qui n’est pas spécifique aux logiciels de musique, alors que le VST3 a un format d’extension dédié, le « .VST3 ». Ce dernier peut donc être installé n’importe où sur l’ordinateur car il est trouvé plus facilement lors d’un scan par les logiciels de création musicale. A contrario, les VST2 doivent être installés dans un dossier spécifique (voir plus bas).
- Les VST3 ont des options d’automatisation classées par catégorie. Elles n’apparaissent malheureusement pas dans Live à ce jour.
- Les VST3 ont la possibilité d’utiliser plus d’une entrée et sortie MIDI simultanément.
- L’architecture des VST3 est désormais multilingue et non plus uniquement en anglais. Le changement de langue est donc plus facile.
- Le protocole VST3 est open source et est donc de plus en plus stable avec le temps.
- Le VST3 est redimensionnable.
- Le VST3 ne travaille pas tant qu’il ne reçoit pas une source audio. Il est donc de ce point de vue plus économe en ressources.
Steinberg a depuis janvier 2022 abandonné la technologie VST2. Elle ne sera donc plus mise à jour et seuls les VST3 continueront à évoluer. Certains développeurs de plugins comme Plugin Alliance ou Melda Production ont déjà pris le parti de ne proposer que des plugins en VST3.
À retenir :
- Les VST3 ne sont pas plus performants que les VST2.
- Les VST3 sont aussi stables que les VST2.
- Les fenêtres des plugins VST3 sont toutes redimensionnables.
Mieux vaut-t-il utiliser des VST 2 ou des VST 3 sur Ableton Live ?
Cela n’a aucune importance.
Personnellement, je préfère pour l’instant installer les deux versions simultanément sur mon ordinateur. Je peux ainsi classer proprement mes VST2 et disposer des versions VST3 si besoin, par exemple dans le cas où je serais amené à partager mon projet avec quelqu’un qui ne dispose que de ce format.
Le détail indispensable avant d’installer tes plugins VST 2
Avant l’installation de tes VST2, il est indispensable que tu te crées un dossier personnalisé dans lequel tu vas rassembler toutes les extensions d’applications « .dll » des plugins pour que le séquenceur puisse ensuite les reconnaître.
Le dossier d’installation est souvent : programs/steinberg/vst plugins.
Cependant, tous les développeurs ne respectent pas ce chemin d’accès. Native Instruments prend par exemple le parti d’installer les extensions .dll dans programs/native instruments.
J’ai, par exemple, pris le parti de créer un dossier intitulé « VST Plugins 64 bits » intégré dans mes programmes sur mon disque dur principal.
Comment organiser ta bibliothèque de plugins ?
Personnellement, j’ai pris le parti de les classer par type de plugins.
En revanche, il est tout à fait possible de les classer par usage. Par exemple, tu pourrais avoir :
- un dossier « nettoyage »,
- un dossier « coloration »,
- un dossier « sound-design »
- ou encore un dossier « mastering ».
Tu peux également garder un classement par développeurs comme c’est le cas pour les VST3.
Tout dépendra du nombre de plugins que tu possèdes ainsi que de ton usage de la MAO.
⚠️ Note bien que seuls les plugins VST2 sont organisables par sous-dossier sur Ableton Live.
Comment faire apparaître les plugins dans Ableton Live ?
Tu dois créer un dossier personnalisé et avoir installé les extensions de plugins VST2 dans ce dossier.
Ensuite, tu dois aller paramétrer tes préférences dans Ableton Live et aller récupérer le dossier dédié à tes plugins pour qu’il puisse les scanner et les lire.
Tu trouveras ça dans : fichier > préférences > plugins > dossier VST 2 personnalisé.
Un scan se lancera ensuite automatiquement et tu devrais retrouver tes VST dans l’onglet « plugins » de la bibliothèque.
Pour faire apparaître les VST3 sur ton logiciel, tu dois aller dans tes préférences et cocher « utiliser dossiers VST3 du système ».
Pour le reste, il n’y a pas de technique particulière. En effet, leur extension unique .VST3 est cherchée à chaque démarrage par le logiciel dans ton disque dur. Ils peuvent donc être installés dans n’importe quel dossier.
Comment utiliser les interfaces de gestion des licences des développeurs ?
Pour installer tes plugins correctement, tu dois tout d’abord savoir qu’ils s’installent directement sur ton ordinateur comme n’importe quel logiciel. Il existe pourtant une nuance concernant les plugins produits par des grosses structures de développement : ils te demandent d’installer leur propre interface de gestion de licence avant de pouvoir accéder à leurs VST.
Les plugins les plus anciens ou produits par des petites structures ou développeurs indépendants sont toujours téléchargeables et installables sans intermédiaire. Je pense notamment à deux d’Analog Obsession ou plus généralement à ceux disponibles sur le site plugins4free.com.
D’autres nécessitent d’installer le logiciel de gestion du développeur, notamment dans une logique de lutte contre le piratage. Je pense ici à Native Instruments, Arturia, Waves, Acustica Audio, Spitfire Audio, Universal Audio, Softube, Orchestral Tools, IK Multimedia et bien d’autres. C’est dans leur logiciel que se gèrera ensuite le téléchargement et l’installation des VST.
Quel est le processus d’installation des VST plugins sur Ableton Live ?
Pour installer tes plugins de manière générale, voici la marche à suivre :
1) Crée ce dossier dédié à tes plugins (uniquement pour les VST2).
2) Lance les téléchargements.
3) Procède à l’installation en choisissant son dossier plugin personnalisé pour l’installation des VST 2. Tu peux laisser le dossier proposé pour l’installation des VST3.
4) Allume ton DAW et lance le scan des plugins (Ableton Live le fait automatiquement à chaque démarrage). Si tu souhaites utiliser les VST3, pense bien à cocher « utiliser dossiers VST3 du système ».
5) Route-le logiciel vers le dossier personnalisé dédié aux plugins si nécessaire. Dans Ableton Live, il faut aller dans fichier (sur Mac) ou Options (sur PC) > préférences > plugins > Réexamen des plugins.
Si tu dois passer par le logiciel de gestion des licences des développeurs, suis ces étapes :
1) Crée ce dossier dédié à tes plugins (uniquement pour les VST2).
2) Installe les plateformes des développeurs si nécessaire et crée un compte sur leur site Internet.
3) Choisis dans les paramètres de ces plateformes ton dossier dédié pour l’installation des plugins créé au point 1.
Chez Spitfire Audio, il faut par exemple aller dans l’onglet Settings > VST 2 Install Location > VST2 Install Path (64 bits),
4) Lance les téléchargements et les installations,
5) Allume ton DAW et lance le scan des plugins (Ableton Live le fait automatiquement à chaque démarrage),
6) Effectue ton routing vers le dossier personnalisé dédié aux plugins si nécessaire. Dans Ableton Live, il faut aller dans fichier (sur Mac) ou Options (sur PC) > préférences > plugins > réexamen des plugins.
Ilok, une plateforme de sécurité tierce
Certains développeurs comme Soundtoys ou Pulsar Audio ont pris le parti de dédier leur sécurisation à des gestionnaires de licence tierce comme Ilok Licence Manager.
La logique est la suivante : en achetant un plugin, le développeur te donne un numéro de série individuel (cela fonctionne également avec les plugins gratuits d’ailleurs). Il faut ensuite le rentrer dans Ilok, après avoir au préalable créé un compte chez eux et téléchargé leur logiciel, avant d’entrer le numéro qui sert de clef d’activation du logiciel.
Tu peux d’ailleurs sauvegarder tes licences sur une clé USB dédiée appelée Ilok USB Smart Key.
Note enfin que le transfert de tes licences lors d’une vente via Ilok est payant. Cela s’effectue via l’option Transfer Licence accessible via votre compte. Elle coûte 25 dollars par licence.
J’espère que cet article t’aura été utile et que tu sauras comment installer proprement tes VST et les organiser pour être plus efficace.
N’hésite pas à partager tes propres trucs et astuces en commentaire.
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