Utiliser un morceau de référence :
le guide complet pour s'améliorer en production musicale

Utiliser un morceau de référence en musique

Tu as peut-être déjà entendu dire qu’il est important voire indispensable d’utiliser un morceau de référence pour ton mastering ou ton mixage ?
Nous allons expliquer ici pourquoi.

Nous verrons également plusieurs techniques spécifiques pour s’en servir dès l’étape de la production musicale.
Car oui, un
track de référence, c’est un guide pour peaufiner son mix, mais c’est également un formidable moyen d’apprentissage et un outil d’inspiration pour le musicien.

Pour éviter les biais cognitifs

Les outils et les sonorités que tu utilises te guident dans une certaine direction, parfois bien éloignée de l’objectif d’origine. Ton cerveau perd également de vue le but fixé très rapidement. Il s’habitue au son que tu es en train de créer, qu’il s’agisse d’un banger ou d’une énième loop sans importance.

Seule solution pour contrer ce biais cognitif ? La COMPARAISON. Écouter quelques secondes d’un morceau du même genre que le tien permet de recalibrer ton esprit critique et de déceler immédiatement les différences avec ta production. Tu sauras directement si tu as trop de graves, trop d’aigus, des cymbales ennuyeuses, trop d’instruments jouant en même temps ou encore une mauvaise balance de ta stéréo.

Pour apprendre à optimiser son mix et sa production

Apprendre les codes et les principes de la musique fait partie de son apprentissage. Il existe des règles et des normes musicales qu’il faut intégrer avant de pouvoir les dépasser. On a souvent en tête l’image fantasmée de cet artiste qui produit son œuvre de manière totalement autonome, comme si son art était un pur produit de ses entrailles. Pourtant la réalité est plus contrastée : il a dû apprendre des autres avant de pouvoir créer ses propres morceaux.

En production musicale et en technique du son, l’enjeu est exactement le même. Si tu prends le temps de décortiquer les méthodes des musiciens et musiciennes pour parvenir à leurs résultats, tu marcheras dans leurs traces. Tu seras bien plus efficace que quelqu’un qui n’apprend que par son expérience personnelle et ses échecs, même si ce processus est inévitable.

⚠️ Attention :
Ne te culpabilise pas lors de la comparaison. Mettre son travail face à celui de professionnel.les qui font la même chose depuis 20 ans peut être violent. Il ne s’agit pas de se décourager, mais de chercher à apprendre. Si la tâche à effectuer pour sonner pro te semble insurmontable, commence par le plus gros avant de rentrer dans les détails : il s’agit souvent de la balance générale ou de la gestion du bas du spectre. Le reste viendra avec le temps.

Utiliser des références, c'est du vol ou pas ?

Non, utiliser des morceaux de référence n’est pas du vol, bien au contraire. Tu n’es pas ici pour copier un titre existant, même si c’est un très bon exercice pour progresser. L’objectif est de comprendre comment procéder pour faire sonner ton mix et améliorer ta production musicale.

Si tu veux apprendre à faire une pizza, il te faudra bien une recette pour apprendre à faire la pâte, connaître les temps de repos et de cuisson, non ? Pour autant, tu ne mettras pas les mêmes ingrédients dans la tienne, ni en même quantité. Pour la musique, c’est la même chose, alors pas de panique.

Je t’explique comment t’y prendre tout de suite.

Comment choisir sa musique de référence ?

Certain.es producteurs et productrices de musique conseillent de se tourner vers des références bien précises qui ont pu marquer leur époque ou sont des symboles de styles de musique. Il semblerait obligatoire que la musique ait été masterisée dans un studio professionnel et commercialisée par un label reconnu.

Il ne me semble pas nécessaire d’être aussi drastique. En effet, l’essentiel est avant tout que la musique te PLAISE. Qu’elle soit représentative de ton objectif artistique. Et qu’elle vienne d’un.e artiste que tu admires dans ton domaine. Tourne-toi vers des musiques qui te touchent et qui sont pertinentes en termes de mix et de production, le reste importe peu.

Petits détails techniques pour bien référencer

La qualité des fichiers

N’utilise pas de musique téléchargée de Youtube ou Spotify ou de n’importe quel autre service de streaming, peu importe la qualité d’écoute supposée. Toutes ces plateformes utilisent des algorithmes de recalibrage de volume. De plus, leur qualité de streaming est trop mauvaise pour t’orienter grâce à elle. Utilise de préférence des fichiers en WAV ou AIFF (ou vraiment à la limite des MP3 320kbps, mais jamais en dessous sous peine de perdre trop d’informations).

Compare ce qui est comparable

Choisis une musique de ton univers artistique. Si c’est un morceau du même style, c’est moins déroutant pour l’écoute, mais ce n’est pas obligatoire. Pour te faciliter la tâche, tu peux en choisir un d’un BPM similaire et de la même clef harmonique que ta production. Mais ce n’est pas une obligation non plus.

Si la clef harmonique est différente, ton spectre fréquentiel ne sera pas équilibré de la même manière que le morceau qui sert d’étalon. Prends-le simplement en compte dans ton écoute critique notamment dans l’observation du spectre. Il serait alors illusoire de tenter de copier fidèlement la réponse en fréquences du morceau de référence. Tu peux en revanche observer l’équilibre général, la profondeur, la stéréo, les volumes, comme je te l’explique plus bas.

Enfin, pense à comparer deux parties de l’arrangement qui se ressemblent : lis les drops, les breaks et les moments de climax ensemble afin de pouvoir comparer des énergies similaires ainsi que l’usage du même type d’instruments.

L'écoute instantanée

Essaye de switcher d’une musique à l’autre instantanément, en utilisant le bouton solo dans ton DAW avec un contrôleur ou la souris. Pour cela :

  1. mets ton morceau de référence dans une piste audio à part ;
  2. désactive la piste et joue-la en solo ;
  3. désactive ensuite le solo pour instantanément retourner à l’écoute de ton morceau.
  4. Répète l’opération autant de fois que nécessaire.

Tu peux aussi assigner les boutons solo à ton pavé numérique en cliquant sur le bouton Key pour accéder au commutateur d’affectation des touches. Il est accessible en utilisant le raccourci CTRL+K ou CMD+K. Je t’en dis plus dans mon article sur les raccourcis clavier Ableton

Tu peux aussi utiliser des logiciels dédiés à cet usage, tous intégrables à ton DAW :

Tous les plugins de cette liste sont payants. Une alternative gratuite est AB assist, disponible pour PC et Mac.

plugin AB Assist pour musique de référence

La gestion des volumes

C’est ici le point le plus important : ajuster le niveau de volume ou plutôt de volume perçu (loudness) de chaque morceau (calculé en RMS ou mieux, en LUFS).

En effet, un morceau déjà masterisé sonnera plus fort que le tien, et ceci peu importe ta connaissance et ta technique de mixage. Tu trouveras toujours ce morceau meilleur du fait d’un biais de perception auditive : on préfère subjectivement ce qui sonne plus fort. Alors, évite-toi une déception et mets en place une écoute calibrée et juste.

La plupart des plugins cités précédemment ont un outil de « gain match » appelé aussi « automatic level matching » afin dajuster automatiquement les volumes des morceaux comparés.

Si tu veux plus de précisions concernant les volumes de ta comparaison, tu peux le faire avec Loudness Meter 2 de youlean, l’un des plugins d’effets audio gratuits que je conseille. Pense à bien le mettre sur ta piste master pour prendre en compte les pistes de retour. Si tu décides de le mettre dans un groupe général, elles ne seront pas prises en compte, ce qui peut modifier assez intensément ton volume global !

Utiliser un morceau de référence lors de la phase de production musicale et créative : le reverse engineering

Une musique de référence peut te donner de nombreuses informations très utiles :

  • son BPM,
  • l’arrangement,
  • le choix d’instruments.

Elle est source d’inspiration. Un track de référence te donne de bonnes idées que tu peux ensuite t’approprier. Cette étape est primordiale dans la création du morceau. Si la production ne tient pas la route, le mixage et le mastering ne pourront rien pour toi ! Afin de te faciliter la tâche, utilise ton DAW ainsi qu’un analyseur de spectre comme SPAN.

Travailler la recherche d'idées

Imagine que tu ne saches pas par où commencer dans la création de ton morceau. Tu peux convoquer une musique de référence afin de t’appuyer sur l’un des éléments qui te plait chez elle. Elle a une bassline qui groove ? Tente de créer un patch similaire et crée ensuite une nouvelle mélodie dans un nouveau pattern. Compare ensuite les volumes ainsi que la place que celle-ci prend dans le mix avec ton analyseur de spectre. Te voilà avec une nouvelle ligne de basse, prêt à te lancer dans une production musicale.

Créer un patch avec un track de référence
Tu peux par exemple t'appuyer sur un morceau de référence pour imiter une boucle de basse. Elle est ici analysée avec un oscilloscope.

Voici un autre exemple. Lorsque tu es en manque d’inspiration pour commencer un morceau, sélectionne 3 ou 4 tracks de référence proches de ton univers artistique.
Quels sont les éléments que tu trouves pertinents dans chacune d’entre elles?
Choisis-en un dans chaque morceau. Par exemple :

  • un premier morceau utilise des braams de folie dans son intro et dans son break ;
  • un deuxième a une sub basse mélangée à une mid bass stéréo ayant un léger ping pong delay ;
  • un troisième convoque un synthé S&H presque électrique ;
  • le dernier intègre un string pad planant venant soutenir la suite d’accords.

Tu possèdes désormais une liste d’éléments qui peut te servir de feuille de route pour un nouveau morceau. Aucune chance de plagier quoi que ce soit ici : tu participes simplement à créer du neuf en faisant vivre de bonnes idées. À toi ensuite de les rendre vivantes et pertinentes !

Construire l'arrangement de ton morceau

Un morceau peut te servir d’étalon afin de déterminer combien de temps tu peux faire durer ton introduction, ton break, tes ponts ou encore ton couplet ou ton refrain.

J’ai pris pour exemple ici le remix de Dusty Kid – Moto Perpetuo créé par Freedom Fighters.

  • J’ai commencé par adapter la grille temporelle au BPM du morceau (ici 134BPM) puis ai glissé le track sur une piste audio de Live Ableton.

  • J’ai ensuite placé des marqueurs au démarrage de chacune des parties du morceau. Pour cela, il faut faire un clic droit sur la zone de scrub du mode arrangement [bandeau du haut sous la numérotation des mesures, avec lequel on lance la tête de lecture].

  • J’ai ensuite écrit le détail de chaque élément joué lors de chacune de ces parties.
Détail de l'arrangement du morceau de référence

Astuce :
Pour écrire plus de détails dans ton projet sur Ableton Live, tu peux faire clic droit sur le repère et sélectionner « éditer texte d’info ». Cela te permet d’ouvrir un bloc notes sur la fenêtre d’infos présente en bas à gauche (celle qui te rappelle la fonction de chaque élément). Tu peux y inscrire en détail quels éléments sont convoqués dans chacune des parties du morceau.

Note sur Ableton Live

Gérer les énergies du morceau

référencer pour améliorer sa production musicale

Un élément moins objectif mais tout aussi nécessaire à prendre en compte concerne les énergies de ton morceau. Je les ai représentées ci-dessus en plusieurs couleurs dans le track de référence afin d’observer leurs fluctuations.

  • En gris, on retrouve les moments les plus calmes du morceau : l’intro, l’outro et le break. Ce sont des parties sans élément percussif.
  • En bleu clair, on retrouve les parties plus mélodiques, liées à des moments de transition : transition entre la première partie et le break, entre la deuxième et la troisième partie, entre la troisième partie et l’outro.
  • En bleu foncé, on retrouve les parties les plus dynamiques : elles contiennent le kick et la basse, des éléments percussifs comme le clap et les cymbales, ainsi que les mélodies.

Les énergies fluctuent au fur et à mesure qu’avance le morceau. On alterne entre parties calmes et plus énergiques.

Cette notion d’énergie est clairement à prendre en compte dans ta propre composition musicale. C’est un moyen pour éviter la monotonie et améliorer le storytelling de ton morceau. Cela passe par :

  • l’apparition de nouveaux éléments,
  • la modification de mélodies,
  • la gestion des filtres et des effets.

Pense à produire du contraste : ta bassline tourne depuis trop longtemps et tu ne sais plus quoi faire avec ? Coupe-la et fait apparaître un break. Notre oreille et notre attention apprécient la surprise et les tournures inédites que peuvent prendre une composition.

Tirer parti d’une musique de référence pour la phase de mixage

La phase de mixage est la partie qui te permet de comparer les tracks dans l’objectif de faire sonner ton morceau. Cette étape permet de vérifier que tu es dans les clous et que ta musique pourra ressortir sur n’importe quel dispositif d’écoute.

Mais n’oublie pas, tu n’as pas à sonner exactement comme le morceau de référence ! La seule question à se poser est : cette différence entre les deux morceaux est-elle justifiée ?
Si oui, cela devient un choix et non plus un coup de chance.

Pour cette étape, munis-toi d’un outil multibande : il peut s’agir d’un compresseur, d’un saturateur, d’un imager. Si tu n’en as pas à disposition, tu peux aussi utiliser un égaliseur.

L'analyse multibande pour l'équilibre fréquentiel

L’analyse multibande a un objectif principal : focaliser ton attention sur une partie du spectre fréquentiel du morceau. Il est en effet difficile d’analyser l’ensemble de ces caractéristiques simultanément : de la rondeur ou l’attaque de la basse en même temps que le scintillement des cymbales et l’intelligibilité des différents instruments dans les médiums. Cette technique permet d’être plus spécifique.

Multiband dynamics sur le master
Eq 3 bandes pour référencer sur ableton
référence musicale
  1. Après avoir ajusté les volumes des morceaux, insère ton multibande sur la piste master. Sur Ableton Live, tu peux prendre par exemple un multiband dynamics ou un eq three. Ces outils divisent ton morceau en trois bandes: graves, mediums et aigus.
    Si tu n’as pas ces outils, tu peux également utiliser un égaliseur.

  2. Écoute ensuite l’une des bandes sur la musique de référence, par exemple la grave, puis sur le tien. Sers-toi de l’analyseur fréquentiel en même temps (comme le Spectrum sur Live ou Span) pour observer visuellement l’équilibre des volumes selon leurs fréquences.

  3. Lorsque tu as besoin de booster ou de couper certaines fréquences, l’égalisation sur les pistes concernées te permettra de corriger ton mix en ajoutant ou en coupant certaines plages pour tendre vers l’équilibre du morceau comparé. Dans l’exemple des graves, tu pourras égaliser ton groupe kick et basse directement plutôt que sur ton master.

Cette technique te permet notamment de corriger l’excès ou le manque de basse dans ton morceau, problème que nous connaissons tous et toutes bien souvent. Tu n’es pas obligé de suivre toute la balance du morceau de référence de manière scrupuleuse. Tu prends simplement tes décisions en connaissance de cause.

Utiliser Span pour référencer les graves d'un track de référence
Span permet de référencer avec précision un morceau de référence notamment pour ses graves. Tu peux recopier les paramètres pour en faire de même de ton côté.

L'analyse mid / side pour la gestion de la stéréo

L’analyse mid / side repose sur la même logique que précédemment. La différence repose sur l’objet à observer. Tu n’observes plus les bandes de fréquence mais le milieu (mid) et les côtés (sides) du morceau. Cela permet d’analyser les placements des instruments ainsi que l’équilibre global de la stéréo.

  • Le snare est-il mono ou est-il large?
  • Comment sont placées les voix ?
  • La basse a-t-elle de la stéréo?
  • Les instruments se déplacent-ils de gauche à droite ?

TIP:
Sur Ableton Live, tu peux utiliser un utility pour cet usage. Il te suffit de l’appliquer sur le master, et de faire un clic droit sur le bouton « width » pour sélectionner le mode mid/side. Ce même potentiomètre te permet maintenant de switcher du mid à gauche au sid à droite.
Tu peux donc analyser la présence ou l’absence des différents instruments dans le champ stéréo, et décider comment repositionner tes instruments.

Utiliser le mid side sur ableton pour utiliser une référence

L'écoute active en mono

C’est un lieu commun incontournable : un «bon» mix est censé sonner sur tous les supports. Les téléphones et autres enceintes portables sont souvent mono, mais aussi certaines enceintes en club. Assurer cette compatibilité n’est pas anodine. Tu seras sûr que ton morceau pourra sonner correctement partout.

En règle générale, les éléments qui se perdent en mono sont ceux qui ont la plus grande largeur stéréo. Observe donc bien tes pads, mais aussi tes leads et vérifie qu’ils ne perdent pas trop en volume lors du passage stéréo/mono. Si c’est le cas, tu peux décider au choix :

  • de réduire leur largeur stéréo avec un utilitaire comme l’Utility ou l’Imager de Ozone ;
  • d’ajouter une couche mono directement dans ton sound-design, par exemple avec un oscillateur mono dans le synthétiseur utilisé ;
  • de passer outre et optimiser ton son uniquement pour les systèmes stéréo.

Se servir d’un morceau de référence pour la phase de mastering

La phase de mastering est l’étape ultime dans la création du morceau. Si tu en es là, c’est que ta musique sonne déjà correctement. Si ce n’est pas le cas, essaie d’approfondir les étapes de production et de mixage : elles sont la clef pour avoir un son qui sonne pro.

Ce dernier aspect concerne avant tout les derniers détails ainsi que le volume général du morceau et sa dynamique, c’est-à-dire l’équilibre entre les éléments forts et plus faibles.

À ce moment-là, on aura besoin de notre analyseur de spectre ainsi que notre analyseur de volume.

Au préalable, pense à router la sortie de ta piste accueillant ta musique de référence en «ext out» (sur Ableton Live) afin de ne pas lui appliquer les effets de ta chaine Master.

Technique de l'eq matching ou de la comparaison des réponses en fréquences

Cette technique rejoint celle que nous avons pu voir lors de la phase de comparaison multibande lors du mixage. L’objectif est cette fois d’observer la balance générale du morceau avec l’analyseur de spectre.

Ozone de Izotope possède un eq matching, très utile pour observer visuellement les différences d’équilibre spectral. Il permet d’«apprendre» la courbe du morceau de référence pour la comparer ensuite avec la tienne.

⚠️ Attention, l’équilibre en volume entre les deux morceaux est primordial pour arriver à des résultats utilisables.

Ozone pour référencer son morceau

L’idée est d’observer si :

  • la présence ou l’absence de certains instruments peut être modifiée dans le mix,
  • ou encore si une partie du spectre est déséquilibrée par rapport à la musique de référence.

Je te conseille ici de ne pas te focaliser sur une seule référence mais d’en avoir plutôt deux ou trois. En effet, cela te permet de faire une moyenne des différentes courbes de fréquences et de mettre en perspective certaines différences remarquées.

Enfin, c’est une technique que tu peux adopter avant, mais aussi après certains traitements du mastering : multiband distorsion, limiting, compression… afin d’observer dans quelle mesure ceux-ci ont pu influencer sur la balance générale du morceau.

⚠️ Disclaimer : Oui je parle bien de mix visuel ici, qui permet de combler des systèmes d’écoute défaillants ou une oreille en cours de rodage. C’est bien sûr ton écoute qui fera la différence à terme mais les outils d’analyse visuels sont un excellent moyen d’apprentissage.

Garde ton esprit critique

Le morceau de référence durant la phase de mixage/mastering te donne un feedback sur ton travail mais ce n’est pas une solution clef en main.

Si ton morceau n’est pas assez lumineux ou scintillant, il ne te suffira pas de mettre un égaliseur high-shelf sur ton master. Ce serait la meilleure manière de ruiner ton mix. Retourne plutôt dans chacune des pistes et vérifie que tu n’as pas coupé de manière trop drastique tes hautes fréquences sur tes instruments, ou regarde si tes cymbales gagneraient à être légèrement saturées.

Pense également au nombre d’instruments de chaque morceau : si le tien en a moins, il est normal que tu puisses avoir un retour en fréquences plus inégal que le track de référence. Ne suis donc pas la forme de son spectre de manière drastique sous peine de complètement déséquilibrer ton intention artistique initiale.

Encore une fois, utiliser des références est un outil mais pas une solution clef en main.

Volume général et plage dynamique

Il s’agit d’une des parties les plus attendues lors du peaufinage du morceau, et à juste titre : c’est le moment de lui faire gagner en volume et en puissance ressentie.

À ce stade, le but est d’observer le volume de ton ou tes morceaux de référence en DB LUFS (Loudness Unit Full Scale) ou en RMS (Root Mean Square).

  • La première mesure correspond grossièrement à une interprétation du signal audio axée sur la puissance ressentie ;
  • la deuxième représente une moyenne du volume objectif à court terme.

On considère que le LUFS est un peu plus précis que le RMS.

Pour ces mesures, je te conseille le Youlean Loudness Meter 2 qui est dédié à cet usage.

Il va t’indiquer à la fois le volume moyen et le volume en crête (peak) représenté par le volume à court-terme (short term).

volume du morceau de référence

Si tes morceaux de référence tournent à un volume en DB LUFS entre -7 et -9, tu devras utiliser tes outils de compression, de saturation et de limiting pour atteindre le même ordre de loudness. Si cela sature trop ton morceau, que ton kick et tes cymbales sont écrasées, c’est qu’il y a des problèmes d’équilibre fréquentiel et de dynamique à régler dans ton mix. N’insiste pas et baisse l’intensité de tes effets sur ta chaine master. Encore mieux, retourne à ton mix.

Enfin, n’oublie pas la dynamique de ton morceau. Dans Loudness Meter 2, tu peux observer les écarts entre tes morceaux de référence et le tien. Suis la ligne directrice de ta référence si tu le souhaites.

Analyse de la dynamique de la musique de référence

Garde en tête que :

  • plus tu écrases ta dynamique,
  • moins tu auras de profondeur dans ton morceau,
  • plus l’ensemble des éléments te semblera rester au premier plan,
  • et moins les éléments percussifs seront intenses.

Cela fait écho à un problème qui se développe depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui : la loudness war ou guerre du volume. Les volumes des musiques sont de plus en plus forts année après année. Alors, est-ce que tu décideras de suivre cette tendance ou de t’en émanciper ? Voilà toute la liberté dont tu disposes grâce à l’usage de tes tracks de référence.

Nous avons vu comment utiliser un morceau de référence pour nous accompagner tout au long du processus de création et de mixage. C’est un outil primordial en MAO, qui sert à la fois de moyen d’apprentissage mais aussi de garde fou.
Je n’ai pas eu la prétention d’être exhaustif ici mais j’espère t’avoir donné quelques pistes pour tirer des leçons de tes morceaux préférés. Et toi, quelles sont tes astuces liées à l’usage des musiques de référence ? N’hésite pas à nous les partager en commentaire.

Si tu as des difficultés pour finir ta production ou que tu as besoin de conseils pour la faire sonner au mieux, envoie- moi un message afin que l’on en parle. Je serais heureux de t’accompagner dans le cadre d’une formation musicale sur mesure.
À très bientôt !

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